Les voyages forment la jeunesse... Le bon temps c'est quand on est vivant...

Ce sont ces deux adages qui ont influencé notre déscision de planifier ces voyages. En ce qui me concerne, il y a longtemps que je voyage, un peu dans la réalité et beaucoup dans ma tête. Peu importe la destination, je suis toujours partante. Pour ce qui est de mon chummy, c'est un peu différent mais il n'a pas été trop difficile à envouter. Où, quand, comment, trois questions qui se sont alors imposées et qui demandaient des propositions et des choix. Après de multiples réflexions, ensemble et individuellement, nous avons arrêté notre choix, pour le premier voyage sur l'Ouest nord-américain et l'ouest du Canada. Et voilà l'aventure venait de commencer. Mais où s'arrêtera-t-elle???



jeudi 6 août 2009

Buenos Aires - Argentine

Il est 5h30 du matin et je suis sur le balcon à admirer le lever du soleil alors que nous arrivons dans le port de Buenos Aires. Voici le point final de notre croisière. Dans quelques heures, nous aurons débarqué de ce magnifique bateau sur lequel nous avons passé de magnifiques moments mais l’aventure n’ait pas totalement fini étant donné que nous allons passer 2 jours à Buenos Aires avant de reprendre l’avion qui nous ramènera à Montréal.

En attendant, j’admire les prouesses que le capitaine fait faire à cette immense navire puisque nous rentrons au port de Buenos Aires à reculons et ce, jusqu’à ce que nous ayons atteint le quai qui nous était désigné et qui se trouve le dernier quai complètement au bout du port. Bien que je sois consciente que ce ne soit certainement pas la première fois que cette manœuvre se fait, je reste encore aujourd’hui très admirative. Les grands immeubles du centre de ville de la capitale Argentine se profilent déjà et brillent de mille lumières dans les premiers rayons de soleil. J’ai une pensée bien particulière pour Marie-Jo, une grande amie, qui a passé une partie de sa jeunesse dans cette ville et j’imagine que cette dernière a bien changé depuis cette époque. Dans la tranquillité et la chaleur du petit matin ensoleillé d’automne, on sent déjà le bouillonnement quotidien de cette immense ville présentement assoupie.

Après le débarquement du bateau, le transfert vers la gare portuaire et avoir récupéré nos bagages dont celle de Loulette qui avait été endommagée et qui ne roulait plus, nous voici dans un taxi en direction du centre ville vers le Grand Hotel Hispano. Situé au centre ville dans un quartier historique de la ville, nous arrivons à l’hôtel où nous étions attendues. Après, avoir pris possession de notre chambre et admirer le style très colonial de l’hôtel avec sa cours interne et ses balcons garnis de plantes, nous embarquons en après midi pour un tour de ville.

Buenos Aires est la capitale fédérale de l’Argentine et en ait la plus importante ville ainsi que le port le plus important du pays. Avec environ 14 millions d’habitants, Buenos Aires et sa banlieue est la ville la plus peuplée de l’Amérique du Sud et du monde. Située sur la rive ouest du fleuve Rio de la Plata qui est une frontière naturelle entre l’Argentine et l’Uruguay. Les habitants de Buenos Aires s’appellent des « Portenos » ce qui veut dire « habitants du port » et la majorité sont d’origines espagnol ou italienne. La religion catholique est la religion prédominante du pays. La quasi-totalité de la ville s’est construite sur la pampa argentine. Le climat de la ville est subtropicale humide avec une température annuelle moyenne d’environ 17 degrés Celsius. À l’inverse de chez nous, les vents du sud, le « Pampero » et le « Sudestada » apportent les tempêtes et le froid. La dernière chute de neige à Buenos Aires remonte au 27 juillet 1928.

Buenos Aires en espagnol signifie « Bons vents ». Depuis sa fondation en 1536 par Pedro de Mendoza, le succès de Buenos Aires dépend du commerce. Sous domination espagnol durant de nombreuses années puis envahi par les troupes britanniques en 1806 et 1807, c’est le 25 mai 1910 que Buenos Aires acquit son indépendance. La révolution de mai est aujourd’hui célébrée en Argentine comme la journée de la fête nationale et est un jour férié. Buenos Aires était historiquement le berceau des courants d'idées libérales en Argentine, tandis que les autres provinces du pays tenaient généralement des politiques sociales ou économiques plus conservatrices, avec une forte influence des valeurs catholiques.

À la fin du XIXe, la construction de chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle, les matières premières coulant à flot dans ses usines. La ville devenait une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. C'est durant cette période que furent construites les larges avenues de la ville, ainsi qu'au début du XXe siècle les plus hauts gratte-ciel d'Amérique du Sud, et son premier métro.

Buenos Aires est certainement la ville d'Argentine la plus riche culturellement, du fait notamment de la grande diversité de sa population et de son histoire. Elle est souvent considérée comme la plus européenne des villes d'Amérique du Sud. L'architecture de la ville a été influencée par plusieurs pays européens. Dans les quartiers les plus anciens, on retrouve un mélange de style moderne et de style colonial qui remonte à la domination espagnole.

C’est sur la Plaza de Mayo que nous faisons notre premier arrêt. Ce lieu est le cœur de la ville et de nombreux évènement historique s’y sont produits. Nous pouvons y admirer la Casa Rosada qui est le palais présidentiel ainsi que le Cabildo, siège du gouvernement argentin et la cathédrale métropolitaine que nous irons visiter. Le parvis est envahi par des pauvres et des gens handicapés qui mendient pour arriver à survivre. La pauvreté de cette énorme ville se fait sentir partout. La cathédrale est très sombre et l’on reconnaît l’influence très forte de l’Espagne. On y retrouve le mausolée du libérateur San Martin. J’ai déjà vu de plus belle cathédrale. Mais sa fraîcheur nous fait du bien car dehors il fait très chaud et nous sommes bien contentes de pouvoir pendant quelques minutes nous retrouver au frais.

Puis nous passons par la Plaza del Congreso, kilomètre zéro de toutes les routes de l'Argentine et son monument des deux congrès devant le bâtiment du Congreso nacional, siège du Sénat et de la Chambre des Députés. Au Passage, nous admirons la « Tour des Anglais ». Cette dernière a été offerte à Buenos Aires par les Britanniques pour commémorer le centenaire de la révolution de mai 1810. Ce carillon de 75 mètres de haut est une réplique de celui de l’abbaye de Westminster. Proche de l’université de Buenos Aires, nous pouvons admirer une étrange sculpture. C’est une tulipe en métal qui s’ouvre et se ferme selon la période de la journée comme le font les vraies tulipes. C’est une prouesse d’ingénierie en plus d’être magnifique

Puis nous nous dirigeons vers l'Avenida 9 de Julio, l'une des avenues les plus larges du monde (125 mètres). On y trouve, sur la Plaza de la Republica le symbole de Buenos Aires un obélisque de 67 mètres de haut érigé en 1936 pour commémorer les 400 ans de la ville.

Puis nous nous sommes dirigés vers le quartier de La Boca. Ce quartier se trouve l'endroit précis de la fondation de Buenos Aires par Pedro de Mendoza sur l'embouchure du Riachuelo qui fut autrefois le premier port de Buenos Aires et qui y rejoint le Rio de la Plata. Il semblerait que l’eau en est tellement polluée que boire un seul verre d’eau de cet endroit peut vous tuer en deux heures. Nous n’avons pas tenté l’expérience, vous vous en doutez…
Fortement marqué par l'arrive de nombreux immigrants, principalement originaires de Gênes et de Naples en Italie, le quartier de la Boca a gardé son atmosphère populaire portuaire qui peut faire penser à Naples.

Bien sûr, on ne peut aller à Buenos Aires sans aller dans le Caminito, quartier des artistes et musiciens ou à la Boca voir le fameux stade de soccer La Bombonera où le fameux Diego Maradonna a débuté sa fabuleuse carrière. La rue Caminito, aux maisons de bois et de zinc aux couleurs vives et éclatantes est une des attractions principales du quartier et de la ville de Buenos Aires. Artistes, artisans s'y retrouvent et exposent dans la rue. Des terrasses sont installées partout dans la rue ou l’on vous sert des rafraichissements tout en vous offrant des spectacles de danse folklorique ou de tango. Tous les touristes se retrouvent obligatoirement dans ces parages. Mais c’est aussi le quartier de la pauvreté extrême cachée par les couleurs vives des façades. Les ruelles de traverses sont loin d’être accueillantes et même en plein jour, je ne m’y serais pas aventurée. J’ai un peu de misère avec cette exploitation de la pauvreté sous des prétextes touristiques et des couleurs attrayantes et chatoyantes malgré la réelle importance de ce quartier dans l’histoire de la ville.

Après avoir visité tous les autres quartiers chiques de Buenos Aires nous sommes rentrées à l’hôtel. Après un petit repos bien mérité, nous voilà reparties afin de nous trouver un petit restaurant. Les portenos mangent très tard. Ils déjeunent vers 10 heures, dinent vers 15 heures et ne soupent pas avant 21 heures. L’Argentine est un des plus grands producteurs de bœuf au monde et la viande est délicieuse et vraiment pas chère. Dans les restaurants, lorsque vous commandez un steak, préparez-vous à manger de la viande. Pas de légumes, pas de salade juste de la viande mais quelle viande !! La façon la plus courante de manger de la viande en Argentine, c’est grillé. Les escalopes milanaises sont aussi un met très populaire. Mais, elles sont si grosses qu’elles dépassent de chaque côté de votre assiettes lorsqu’on vous les sert. Ceci étant dit, nous nous sommes régalées, nous qui adorons la viande.

Durant la nuit, un gros orage a éclaté et le lendemain, l’humidité qui était si pénible et étouffante la veille, a fait place à une température chaude mais confortable. Nous avons décidé d’aller visiter le fameux Teatro Colon. Buenos Aires détient la plus grande concentration de théâtres et opéras d'Amérique latine. Elle abrite l'un des opéras les plus célèbres au monde, le Teatro Colon. Bâti sur l'avenue 9 de Julio, l'une des plus larges au monde, sa construction a duré 20 ans et s'est achevée en 1908. Il peut accueillir plus de 3 000 personnes. C’est aussi un des théâtres qui a une des meilleures acoustiques au monde ce qui en fait un théâtre mondialement connut et où les plus grands chanteurs se sont produits tel Luciano Pavarotti. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance de pouvoir le visiter car il est actuellement et pour la prochaine année en rénovation. Cependant, comme personne ne nous avait prévenues, nous nous y sommes rendues et nous nous sommes trouvées prises en sandwich entre les policiers et des travailleurs manifestants pour leurs conditions de travail durant les rénovations. Ni Loulette, ni moi n’étions très rassurées et nous nous sommes dépêchées de passer notre chemin tout en cachant notre déception de ne pouvoir visiter le théâtre.

Après nous être remis de nos émotions, nous avons décidé de nous rendre au musée dédié à Eva Peron. Un des taxis de Buenos Aires qui sont tous noirs et jaunes, nous a amené directement à l’endroit désiré. Eva Peron dite Evita est une des figures les plus influentes d’Argentine et de son histoire. Actrice de cinéma, issue un milieu défavorisé, elle épouse le colonel Juan Peron qui devient président de l’Argentine. Ses racines humbles l'ont tout naturellement destinée à assurer la liaison entre son mari et les travailleurs, ceux qu'elle appelle les sans-chemises (descamisados), fondement du soutien politique à son mari. Utilisant son émission de radio hebdomadaire, elle se lance dans de grands discours appelant les pauvres à se relever. Elle met en avant ses racines modestes afin de montrer sa solidarité avec les classes les plus défavorisées. Elle devient rapidement très populaire et a laissé au pays des contributions non négligeables : nombre d'hôpitaux ou d'orphelinats créés par la Fondation Eva Peron ont survécu à la mort prématurée d'Evita. Eva Perón a été emportée par un cancer de l'utérus à l'âge de 33 ans. Son corps a été embaumé et exposé jusqu'à ce qu'un coup d’état militaire ne chasse son mari du pouvoir en 1955. Son corps a alors été transporté en Italie, à Milan, puis enterré sous la fausse identité de Maria Maggi de Magestris. Seize ans plus tard, en 1971, son cadavre a été exhumé et envoyé en Espagne. Son mari, retournant en Argentine comme président après son exil, y meurt en 1974. Le corps d'Evita est alors rapatrié en Argentine, brièvement exposé au public. Elle a été une nouvelle fois enterrée dans la tombe familiale du cimetière de la Recoleta de Buenos Aires.

Si elle fut adulée par les pauvres gens, elle a aussi été grandement critiquée pour manière de vivre et son goût pour le luxe, les somptueux bijoux et la haute couture, son goût pour les voitures de sport, elle était d’ailleurs propriétaire d’un modèle rare de Maserati en 1951. Sa vie et sa carrière ont fait l'objet d'une comédie musicale « Evita » d'Andrew Lloyd Webber en 1975; dont le principal succès: Don't Cry for Me, Argentina est mondialement connu. Adapté au cinéma en 1996 avec Madonna dans le rôle-titre. Après la visite de ce très intéressant musée, nous sommes rentrées tranquillement vers l’hôtel.

Évidement on ne peut pas aller en Argentine sans parler du tango. Le tango est une danse et un genre musical né à la fin du XIXe siècle. Le terme tango serait d’origines incertaines mais probablement de la communauté noire d'Amérique latine issue de l'esclavage, et aurait connu divers sens au sein de cette communauté au cours des siècles, dont l'un des tous premiers signifierait « Endroit où le négrier parquait les esclaves avant l'embarquement ».

Le tango du Rio de la Plata, quant à lui, est une danse d’improvisation, où aucun pas et aucune séquence ne se répète, qui n'a de cesse d'évoluer, où les bustes sont souples et parfois mobiles. Ensuite, avec le développement et le succès mondial de ce tango-là, le qualificatif « argentin » fut de moins en moins employé depuis 2001, la confusion étant devenue moins probable, mais aussi par respect pour les Uruguayens. En effet, ils ne dansent pas moins le tango que les Argentins, et cette musique fait tout autant partie de leur culture que de celle de leurs voisins argentins. La Cumparsita, le tango le plus célèbre et le plus interprété (plus de 1500 interprétations enregistrées) est uruguayen. Néanmoins, le tango dans l'imaginaire collectif européen fut longtemps, et est encore souvent, associé à une danse rétro, de salon, voire de cabaret, c'est-à-dire à un type d'énergie de danse très tonique et parfois sec, que les amateurs de tango « rioplatense » (du Rio Plata) trouvent même parfois guindé ou raide, et qu'ils n'aiment pas beaucoup, car donnant aux gens une fausse image, de leur danse, à l'opposé de ce qu'elle est. Le tango « rioplatense » a toujours été, dans les bals, une danse très fluide, souple, à terre et improvisée. C’est une danse de rue. Et nous en avons vu à plusieurs reprises. Bien évidemment, le tango est aussi une façon d’attirer le touriste pour la photo qu’ils vous revendront chèrement. Mais quelle agréable façon.
Le plus connu des chanteurs de tango est sans doute Carlos Gardel. La qualité de sa voix et sa mort prématurée, dans un accident d’avion, vont être les éléments déterminants qui feront de lui un mythe populaire. Tous ceux qui parlent du tango ou entendent parler de cette musique vont l'associer immédiatement à son nom. Carlos Gardel incarne désormais, et de façon indiscutable, le tango. Son image est et sera toujours associé au tango et à la joie de vivre. D’ailleurs de plusieurs publicistes aujourd’hui encore, utilise son image.

Et nous voici rendu à la fin de notre périple. Ce matin nous faisons nos valises après un autre petit déjeuné dans la cours intérieure de l’hôtel. Puis nous nous rendons à l’aéroport de Buenos Aires en après midi. Le vol de retour de la compagnie LAN Argentina est d’un grand confort. Service impeccable!! Puis 6 heures de transit à Miami et se sera un vol d’American Aire Lines jusqu’à Montréal.



Un enorme merci à Loulette et à Gérard qui m'ont permis de faire ce voyage. Un gros merci à Loulette avec qui j'ai pu faire cette aventure entre mère et fille. Un souvenir tout particulier pour Gérard qui aurait du faire ce voyage mais n'en avait pas la force avec les conséquences que l'on connaît aujourd'hui. Papa, pour toujours dans ma mémoire et avec tout mon amour, MERCI.

Aucun commentaire: