Les voyages forment la jeunesse... Le bon temps c'est quand on est vivant...

Ce sont ces deux adages qui ont influencé notre déscision de planifier ces voyages. En ce qui me concerne, il y a longtemps que je voyage, un peu dans la réalité et beaucoup dans ma tête. Peu importe la destination, je suis toujours partante. Pour ce qui est de mon chummy, c'est un peu différent mais il n'a pas été trop difficile à envouter. Où, quand, comment, trois questions qui se sont alors imposées et qui demandaient des propositions et des choix. Après de multiples réflexions, ensemble et individuellement, nous avons arrêté notre choix, pour le premier voyage sur l'Ouest nord-américain et l'ouest du Canada. Et voilà l'aventure venait de commencer. Mais où s'arrêtera-t-elle???



mercredi 22 juillet 2009

Falkland Island - Royaume-Uni

L’unique fois avant mon voyage où j’ai entendu parler des Falkland Island, c’est en 1982, durant la guerre entre l’Argentine et le Royaume-Uni. Si cela ne vous rappelle rien, peut-être que les îles Malouines vous seront plus familières. En effet, le nom francophone est à peu près l’unique chose dont je me rappelle de cet évènement, si ce n’est que d’avoir vu à la télévision, aux informations du soir, le Prince Andrew d’Angleterre, embarquer sur un navire de guerre, en tant que pilote d’hélicoptère, en direction des Îles Malouines. Avant le départ, ce que j’en avais lu sur Internet, à part la situation géographique que maintenant je maîtrisais, ne me laissait pas imaginer le coup de cœur que j’ai eu en arrivant sur ces îles au paysage peu accueillant.

Les îles Malouines sont situées dans l’Atlantique Sud à 480 km Est du continent sud-américain et plus exactement des côtes de l’Argentine. La position géographique de l’archipel en fait une base de départ idéale pour l’exploration de l’Antarctique, éloignée de 1 200 km. Les deux îles principales, East Falkland et West Falkland, sont cernées par quelque 700 îlots et rochers représentant une surface totale de 12 173 km2 équivalant à la surface de l’Irlande du Nord. L’archipel couvre une étendue de 257 km (Est-Ouest) sur 136 km (Nord-Sud). Les côtes sont profondément découpées et fournissent de nombreux points d’ancrage pour les bateaux. Les criques abritées, les longues plages de sable blanc ou les falaises vertigineuses offrent aux promeneurs des panoramas très variés. Les terres sont principalement constituées de prairies et de landes. À part dans la ville, aucun arbre ne pousse sur l’île. C’est une terre de lande, de rochers et d’eau. De nombreux cours d’eau, étangs et lacs, dont la majorité n’est pas profonde, égayent un peu un paysage pauvre et rébarbatif.

La population des îles Malouines est formée de natifs de souche anglaise, dénommés “Kelpers”, et de britanniques (des officiels, des militaires). Certains peuvent tracer leur origine sur le territoire depuis le 19e siècle. La capitale, Port Stanley regroupe à elle seule les trois quarts de la population (environ 2 200 habitants) le reste étant dispersé sur les deux îles principales et sur quelques îles avoisinantes (environ 600 habitants). Seulement quinze îles sont habitées sur les 700 de l’archipel. C’est aussi à Port Stanley que j’ai vu le plus grand regroupement de land rovers au mètre carré. Tradition anglaise oblige….

Nous sommes arrivées aux îles Malouines vers les 7 heures du matin. Comme la baie de Port Stanley n’est pas suffisamment grande ou profonde pour accueillir un gros bateau comme le Norwegian Sun, nous avons jeté l’ancre dans le bras de mer qui mène à la baie de Stanley. De là où nous sommes, nous n’avons aucune vue sur la ville, l’unique paysage qui s’offre à nous, c’est cette lande aride et un lion de mer qui pêche dans les remous fait par le bateau qui vire sur son ancre. Je m’attendais à voir beaucoup de moutons étant donné que l’économie des îles Malouines repose sur eux. Eh bien, pas un seul bout de laine à l’horizon. Probablement en verrons-nous plus tard dans la journée. Les alentours de la ville doivent en regorger. En attendant, le soleil se lève alors que les membres d’équipage préparent les tenders pour nous amener à terre.

Nous n’avions pas d’excursion de prévue et nous avons décidé, en compagnie d’un couple de Californiens, Vicky et Jim avec qui nous avons sympathisé lors d’un lunch sur le pont piscine, de descendre à terre afin de se trouver quelques choses à visiter sur ce bout de terre très british. Après un transport en tender d’une durée d’environ 15 minutes, nous arrivons à Port Stanley.

La première vision que l’on a en entrant dans la baie de Port Stanley c’est cet ensemble de toits très colorés à flanc de colline et immédiatement après cet immense cimetière qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. On ne peut faire autrement que de penser au dernier affrontement entre l’Argentine et le Royaume-Uni en voyant toutes ses pierres tombales blanches. Mais aussi, on ressent l’influence irlandaise ou écossaise avec cette forme du cimetière très spacieux entouré par un muré de pierre dans lequel on s’attend à voir des croix celtiques d’un très grand âge. Nous ne le saurons pas, car nous n’aurons pas l’occasion d’aller nous y promener.

Nous voici en sol britannique et histoire de ne pas l’oublier, la cabine téléphonique rouge typique et clichée est la première chose que l’on découvre au bout du quai de débarquement. Aussi, l’architecture anglaise est vraiment présente et les premiers bâtiments que nous rencontrons à la descente du tender me rappellent certaines rues de Liverpool ou Manchester, où j’ai déjà vécu. Et pour être bien certain que vous ayez compris que vous êtes en terre britannique, le drapeau du Royaume-Uni flotte bien en vue. Entre les cabines téléphoniques, les land rovers, l’architecture et l’accent très british de la dame du magasin de souvenirs, l’odeur du « fish N Ship », le clin d’œil d’Europe est vraiment incroyable et je dois dire que c’est tout à fait charmant.

Après quelques recherches, discussions et hésitations, n’ayant pas réussi à trouver quelque chose qui satisfasse tout le monde, Loulette et moi décidons finalement de partir de notre côté en excursion. Nous prenons un petit transport, genre minibus qui nous mènera à Gispsy Cove pour voir la colonie de pingouins de Magellan. Peu de temps après avoir quitté la ville, nous perdons la route goudronnée pour nous retrouver sur un chemin caillouteux et poussiéreux et qui sillonne dans un paysage où rien, sur la mer, la lande, la terre et les roches ne peuvent arrêter le vent et le vol des goélands, des albatros et autres oiseaux marins. Et toujours aucun mouton en vue, probablement sont-ils plus loin!!.

Nous arrivons à Gispy Cove et York Bay situées à environ 4 miles de Port Stanley. Le paysage est absolument magnifique. En plus, il fait très beau et le bleu de la mer tranche sur le sable blanc et la lande verte. La température est chaude sans être étouffante et on a vite fait d’ôter les polars que nous avions sur le dos en débarquant du tender. Une promenade d’environ 1 heure dans la lande et sur le haut de la falaise s’offre à nous et nous permet de voir les manchots. À cause de leur position stratégique dans la péninsule, non loin de Port Stanley, durant l’occupation des Îles Malouines en 1982, l’armée argentine a miné les deux baies en prévention d’une éventuelle invasion de la part de l’armée britannique. Les manchots ont profité de cette situation pour s’approprier les deux baies afin de venir y pondre en tout tranquillité. Car ils sont trop petits et trop légers pour faire sauter les mines qui pourraient encore rester actives. Évidemment, le terrain a été déminé, mais partout des pancartes affichent des avertissements très stricts afin que les promeneurs évitent de marcher en dehors des sentiers balisés, délimités et déminés. Nous n’avons pas vu beaucoup de manchots, car nous sommes en mars et la plupart ont déjà repris leur route vers la Patagonie. Seuls, les retardataires sont encore là avec leurs juvéniles bientôt prêts à prendre la mer. La majorité des jeunes n’ont presque plus de duvet de bébé. Leurs plumes d’adultes prennent la place. D’ailleurs, je ne m’attendais pas à voir des plumes si petites. Tellement qu’au début je n’en voyais pas, il a fallu que je porte une attention particulière pour remarquer ce minuscule plumage qui voletait partout et surtout autour des terriers.

On confond souvent les termes « manchot » et « pingouin », en raison des légères ressemblances physiques de ces oiseaux et de la traduction anglaise « penguin ». Cependant, ces deux sortes d’oiseaux n’ont aucune parenté. Le manchot vit dans l’hémisphère sud, tandis que le pingouin se rencontre dans l’hémisphère nord. De plus, contrairement au manchot, le pingouin sait voler. Le terme de « manchot » viendrait du latin « mancus » (estropié) en référence à leurs ailes réduites.

Durant la période de nidification qui s’étale approximativement de septembre à avril, 63 sortes d’oiseaux nichent aux Malouines. Les manchots sont sans aucun doute les animaux les plus marquants des Malouines. Le manchot de Magellan, est plus connu sur ces îles, sous le nom de « Jackass Penguin » dû à son cri perçant. Mesurant 70 cm de hauteur, il est le seul manchot à habiter et pondre dans un terrier. Il se nourrit de petits poissons, de crustacés et de petites espèces de calamars. Durant l’incubation, l’adulte peut parcourir jusqu’à 500 km pour aller chercher de la nourriture, mais lorsque ses deux œufs éclosent, il reste généralement dans un rayon de 30 km du nid, un des deux adultes demeure en permanence avec ses petits. Sa population, aux Malouines, est estimée à 100 000 couples. Il arrive sur les îles en septembre, pond en octobre novembre et s’en va en avril, vraisemblablement pour passer l’hiver dans les eux proches de la Patagonie. On estime que 20 000 adultes et 22 000 juvéniles meurent chaque année, dû au trafic maritime et à la pollution, le long des côtes argentines. Le nombre présent aux Malouines décline chaque année de 10 %.

Nous avons eu aussi le plaisir de revoir des oies de Kelp qui nichent, se nourrissent et se promènent parmi les manchots. Les deux espèces semblent s’accommoder et se partager le même territoire sans problème.

Puis nous sommes rentrées à Port Stanley afin d’en visiter ces attraits. La « Capitale » des îles Malouine ressemble à un petit village anglais. Les habitations sont construites sur une pente surplombant le port. Jadis, au temps de la marine à voiles, Port Stanley était un port d’intense activité. Une escale d’où l’on embarquait des vivres frais avant de s’aventurer vers le cap Horn ou l’Antarctique. On ne trouve qu’une seule industrie aux îles Malouines, à part le tourisme, soit celle qui produit des vêtements en laine de moutons. Évidemment!! Celle-ci étant généralement envoyée brute en Angleterre pour y être lavée, filée, teinté et façonnée. Nous n’avons toujours pas vu de mouton sur l’île et nous n’en verrons pas l’ombre d’un. À mon retour, j’apprendrais par Internet que la majorité de l’élevage des 42 000 moutons qui est l’économie principale des îles se trouve sur West Falkland, où nous ne sommes pas allées. Voilà le mystère du mouton malouinnien.

Cependant, nous en avons profité pour visiter la cathédrale de Port Stanley qui est la cathédrale la plus australe du monde. Sur son parvis, un monument fait de fanons de baleine qui était en rénovation, évoque la proximité de ces mammifères marins. La cathédrale n’est pas très grande, mais d’une belle simplicité. Puis, nous avons visité l’unique et immanquable magasin de souvenirs de l’île et un très beau mémorial en hommage aux soldats britanniques qui ont perdu la vie durant les affrontements de 1982. La poste, typiquement anglaise, le journal de l’île et un très joli parc sur le bord de l’eau où l’on s’est reposée et avons regardé les cormorans jacassés, ont complétés notre superbe journée dans ce magnifique bout d’Angleterre.

C’est avec une mélancolie réelle que nous appareillons en fin de journée dans une mer d’huile et un ciel dépourvu de tout coucher de soleil avec une légère brume venue du large. Nous croisons le phare de Pembroke commémorant le centenaire de la fin du royaume de la reine Victoria et qui fut allumé pour la première fois en 1855. D’une hauteur de 18 mètres, le phare a été le premier à avoir une ligne téléphonique reliant ce dernier et la ville de Port Stanley. Le gardien du phare avait une vue privilégiée sur le trafic maritime entrant au port.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut
Toujours surprise de si beux récits .Je lis et relis ces récits .Je te félicite Manuë pour un tel talent de composition après tant de jours écoulés et autant d`évènements qui ont chamboulé ta vie, te rappeler tout ces souvenirs .Ce voyage était nécessaaire pour toi .Simone