Les voyages forment la jeunesse... Le bon temps c'est quand on est vivant...

Ce sont ces deux adages qui ont influencé notre déscision de planifier ces voyages. En ce qui me concerne, il y a longtemps que je voyage, un peu dans la réalité et beaucoup dans ma tête. Peu importe la destination, je suis toujours partante. Pour ce qui est de mon chummy, c'est un peu différent mais il n'a pas été trop difficile à envouter. Où, quand, comment, trois questions qui se sont alors imposées et qui demandaient des propositions et des choix. Après de multiples réflexions, ensemble et individuellement, nous avons arrêté notre choix, pour le premier voyage sur l'Ouest nord-américain et l'ouest du Canada. Et voilà l'aventure venait de commencer. Mais où s'arrêtera-t-elle???



samedi 11 juillet 2009

Ushuaia - Argentine

Nous arrivons à Ushuaia sous un soleil radieux. Tout doucement, sans même nous en rendre compte, nous sommes rentrées en Argentine et nous voici vraiment au bout du monde.
J’ai un coup de cœur incroyable pour cette petite ville colorée et logée sur une étroite bande de terre entre montagne et eau.

Ushuaïa est la capitale de la province argentine la plus méridionale, la Terre de Feu. La ville est considérée comme étant la plus australe du monde. Elle a une superficie de 9 300 km2 et compte environ 60 000 habitants. Elle dispose d’un port en eaux profondes qui est le plus proche de l’Antarctique et elle est entourée par les monts Martial et Olivia et leurs vallées.

Les premières populations arrivent sur cette terre, il y a plus de 10 000 ans. Ce sont des indiens Yamana et Onas qui vivent de la cueillette et de la pêche. Lors de la traversée de Fernand de Magellan en 1520, les navigateurs espagnols observent du feu et de la fumée sur les côtes septentrionales. C’est pour cette raison qu’ils baptisèrent l’endroit « Terre de Feu ». Le nom de la ville vient de la langue indigène Yagan que parlaient les Yamanas. USH (au fond) et WUAIA (baie ou cirque).

La ville fut fondée en 1884. Elle se développa autour d’une prison pour des criminels particulièrement dangereux dans la première moitié du 20e siècle. Les prisonniers devinrent ainsi des colons et leurs principales activités étaient de couper du bois sur les terrains environnants la prison et de construire la ville. Ushuaïa bénéficie d'un climat subpolaire océanique comparable à celui de Reykjavik en Islande. Les saisons sont peu marquées avec des températures qui restent voisines de 0° C quelle que soit la période de l'année. Mais nous avons été particulièrement chanceuses avec une journée radieuse et un thermomètre aux alentours 15 °C toute la journée.

La gastronomie locale se compose au tour de poissons, fruits de mer dont le gros crabe « centolla » qui fait partie de la famille des crabes royaux et de l’agneau de Patagonie que les Ushuaienès mangent surtout grillé.

Nous avions une excursion de prévue au parc National de la « Tierra del fuego ». À la sortie du bateau, tous les autobus pour les différentes excursions nous attendent sur le quai. Nous rejoignons le nôtre et rencontrons Gaston qui sera notre guide pour la journée. Il est très sympa et surtout connaît bien ce coin de pays où il vit depuis 10 ans maintenant bien qu’il soit originaire de Buenos Aires.

Nous commençons par faire un tour de ville, qui bien que très sympathique et tout en colline n’a pas beaucoup de point d’intérêt à part l’ancien pénitencier. Nous en découvrirons plus au retour du Parc national. Nous voici donc parties pour le bout du monde, « Fin Del Mundo », tel que les argentins l’appellent. Peu de temps après la sortie de la ville, nous réalisons que les infrastructures routières de la région ne sont pas très développées. Nous quittons les routes goudronnées pour des routes de terre battue. Comme l’autobus que nous avons n’est plus de première jeunesse, bien qu’assez confortable, le trajet se fait dans les cahots et la bonne humeur. Surtout lorsque dans un virage étroit, deux bus se rencontrent. On se demande encore comment on a réussi à passer, mais une chose est certaine, les chauffeurs sont habitués et le nôtre a reçu une salve d’applaudissements à la suite de la manœuvre.

Après, environ 30 minutes de route, dans les contreforts de la Cordillère de Darwin qui s’offre à nous avec leurs cimes enneigées et brillantes dans le soleil, sur un ciel bleu immaculé, nous arrivons à l’entrée du Parc national de la Tierra Del Fuego. C’est une large bande de nature originelle et sauvage enclavée entre, au sud le canal Beagle, à l’ouest la frontière chilienne et à l’Est les glaciers Martial et Viciguerra. Seulement 2000 hectares des 63 000 hectares de superficies sont accessibles au public. Le parc est ouvert toute l’année et on y accède par l’unique « Ruta 3 », la fameuse transaméricaine, qui se termine à l’intérieur du parc au fond d’une des baies du canal Beagle, de La Baie Lapataia.

Il y a plusieurs campings gratuits aménagés dans le parc et bon nombre de familles Ushuaienès viennent y passer des vacances. Le parc possède une forêt dense composée principalement de Coihue http://fr.wikipedia.org/wiki/Nothofagus_dombeyi et de Majout Lenga Beech http://fr.wikipedia.org/wiki/Nothofagus_pumilio et de plusieurs autres variétés florales. Nous avons aussi eu la possibilité d’admirer plusieurs espèces d’animaux telles que des oies de Kelp que l’on retrouve presque uniquement sur la Terre de feu, des caracaras, oiseaux de proie qui font partie de la famille des faucons que l’on rencontre plus facilement au Texas et en Arizona que dans le Parc national de Tierra Del Fuego. Aussi, il y a beaucoup de castors qui ont été importés du Canada après la dernière guerre mondiale afin de développer l’industrie de la fourrure. Mais ce fut un échec. Car comme le climat de la Terre de feu est beaucoup moins froid qu’au Canada, ces derniers ont développé des fourrures de faibles épaisseurs et sans valeur marchande. De plus, les prédateurs naturels des castors comme l’ours, le loup et le lynx sont inexistants en Terre de Feu. Les castors ont alors proliféré rapidement ayant pour conséquence directe sur l’écosystème qui s’en trouvait déséquilibré. Le castor est considéré comme un fléau et la chasse est ouverte à l’année.

Puis nous sommes arrivées à « Bahia Ensenada ». C’est une baie où se trouve le bureau de poste argentin le plus austral du monde. Vous pouvez y déposer vos cartes postales et elles seront estampillées avec le tampon du Bout du monde. La baie est magnifique, nous profitons de cet arrêt pour admirer le paysage qui s’offre à nous. Le soleil est de la partie, mais un vent assez soutenu, mais relativement chaud nous empêche de quitter nos coupe-vent.

Puis nous reprenons notre bus en direction du Lac Roca et du majestueux Mont El Condor qui délimite la frontière entre l’Argentine et le Chili. À cet endroit, bon nombre de sentiers pédestres démarrent et un refuge avec un petit restaurant et un magasin de souvenirs hors de prix (pour touristes!!) a été aménagé. 15 minutes d’arrêt passent vite dans un paysage semblable. Nous n’avons pas d’yeux assez grands pour tout admirer. À droite, à gauche, tout est grandiose. Mais très vite, il nous faut retourner au bus pour la suite de la visite.

Le bus nous dépose à la « Bahia Lapataia ». Nous arrivons à la fin de la route transaméricaine ou « Routa 3 ». Nous sommes à 17 848 km de l’Alaska. C’est ici que le titre de la fin du monde prend vraiment tout son sens. Nous pouvons cependant prendre un joli sentier pédestre qui va nous permettre d’aller jusqu’à la Baie qui se trouve à environ 20 minutes plus au sud. Le sentier est tout aménagé avec des endroits pour prendre le temps d’admirer la beauté de ces lieux. Il faut avouer qu’avec le soleil qu’il fait, nous sommes vraiment chanceuses. Nous allons aussi pouvoir découvrir « el calafate », la plante qui donne les petits fruits ressemblant à des bleuets et avec lesquels on fait la bière que nous avons pu goûter à Punta Arenas. Malheureusement, la saison de la fruitaison est finie et sans fruit, l’arbrisseau ressemble plus à une ronce pleine d’épines qu’à un arbre fruitier. Nous aurons eu la chance aussi de voir à nouveau des oies de Kelp proche du sentier durant notre trajet de retour vers le bus. Les mâles sont blancs alors que les femelles et leurs petits sont gris. Notre visite du Parc national de Tierra Del Fuego se terminait, et sur le chemin du retour vers Ushuaia, nous avons eu la chance de pouvoir admirer tous ces magnifiques paysages. Si vous allez faire un tour sur le blog, je vous aie préparé dans la colonne de gauche plusieurs photos que je ne pouvais pas toutes mettre dans le message. Aller y voir ça vaut le coup d’œil. http://raymad.blogspot.com.

De retour à Ushuaia, nous sommes allées faire un tour à pied dans les rues de cette ravissante petite ville. Quelques jolies murales, panneaux de rue, et statues ont attiré notre attention. Nous en avons profité pour faire quelques magasins dans un desquels j’ai pu trouvé une carte géographique de la pointe de l’Amérique du Sud, Chili et Argentine afin de pouvoir tracer l’itinéraire que nous avons parcouru. Puis en revenant à petits pas vers le bateau, dans le soleil qui commençait à descendre, nous avons assisté à un spectacle de danse de rue folklorique qui était exécuté par des jeunes dans des costumes bigarrés. La musique au son de laquelle ils dansaient était très rythmée et très joyeuse. Nous sommes restées un bon moment à les regarder danser. Puis nous sommes retournées vers le navire qui nous attendait au quai. La fatigue de la journée commençait à se faire sentir mais nous avions encore un rendez-vous. Nous étions conviées à un spectacle de tango offert par une troupe d’Ushuaia dans la salle de spectacle du bateau. C’est avec beaucoup d’admiration que nous avons assisté à ce spectacle, mais aussi avec la certitude que le tango, le vrai ce n’est pas pour tous. C’est une danse complexe, en tout cas ce qu’on nous a présentée !!!

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