Au réveil, nous sommes dans le fjord Aisen qui nous mène à Puerto Chacabuco. Le brouillard est très présent et s’il ne nous permet pas tout le temps de pouvoir admirer la cime des montagnes qui forment le fjord, il nous donne une image très surréaliste du paysage. Des parois montagneuses aux sommets embrumés qui plongent dans une eau d’un vert foncée d’une fausse quiétude et parsemée de très nombreux parcs de pisciculture. En effet, c’est ici, qu’une grande partie des saumons et des truites que l’on retrouve dans nos assiettes, sont élevés en milieu naturel, dans les fjords du chili. Nous verrons c’est parc tous le long des 70 km du fjord Aisen. Avec le jour qui se lève, la forêt tropicale commence à se laisser découvrir sous le reflet brillant des arcs-en-ciel que cause la fusion du brouillard et du soleil.
Puerto Chacabuco faisant partie de la communie Aisen. Desservit administrativement par la province Aisen. Avant le grand feu de la forêt Patagonienne et l’éruption du volcan Mont Hudson en 1991, Puerto Aisen était le port le plus actif du fjord, mais les cendres et l’érosion de la terre ont fait diminuer la navigabilité de la Rivière Aisen et les activités portuaires ont été obligatoirement déplacé en aval sur la côte à Puerto Chacabuco. Le fjord Aisen est connecté indirectement à la côte pacifique par le canal de Darwin. Le courant de Umbolt remontant de l’antarctique et s’engouffre dans ces canaux et ces fjords, ce qui provoque de fréquents brouillards qui ajoutent certes à la magie des lieux, mais qui compliquent parfois la vie des marins qui naviguent sur ces eaux. Nous en aurons la preuve en voyant cette épave échouée à l’entrée de La Baie de Chacabuco.
Puerto Chacabuco faisant partie de la communie Aisen. Desservit administrativement par la province Aisen. Avant le grand feu de la forêt Patagonienne et l’éruption du volcan Mont Hudson en 1991, Puerto Aisen était le port le plus actif du fjord, mais les cendres et l’érosion de la terre ont fait diminuer la navigabilité de la Rivière Aisen et les activités portuaires ont été obligatoirement déplacé en aval sur la côte à Puerto Chacabuco. Le fjord Aisen est connecté indirectement à la côte pacifique par le canal de Darwin. Le courant de Umbolt remontant de l’antarctique et s’engouffre dans ces canaux et ces fjords, ce qui provoque de fréquents brouillards qui ajoutent certes à la magie des lieux, mais qui compliquent parfois la vie des marins qui naviguent sur ces eaux. Nous en aurons la preuve en voyant cette épave échouée à l’entrée de La Baie de Chacabuco.
Et voilà, le bateau ralentit et nous rentrons dans la baie de Puerto Chacabuco où nous y passerons la journée. Nous n’avons pas d’excursion de prévue et nous restons tranquillement à bord, à lire au soleil sur notre balcon, à jouer au scrabble à l’Observatory lounge et surtout admirer le cirque montagneux qui se dévoile à nous peu à peu avec le levé du soleil. Les quelques lambeaux de brune restants finissent par s’évaporer et nous laisser apercevoir les neiges éternelles des premiers glaciers des Andes.
Devant nous se profile la petite ville de Puerto Chacabuco qu’aucune route ne relie au reste du monde. Pour sortir ou arriver à cet endroit, il faut absolument emprunter la voix des mers ou des airs. En effet, tous les gens, biens, ravitaillement consommable ou non consommable, et bien évidemment les poissons qui y sont élevés, sont livrés ou partent de Puerto Chacabuco par air ou mer. Nous aurons l’occasion de confirmer la chose en voyant arriver un camion-citerne par la voix des eaux.
Nous surveillerons aussi, les allées et venues des tenders jusqu’à la terre ferme qui ramène les passagers sur le bateau. En fin d’après-midi dans un soleil qui décline rapidement derrière les hautes montagnes nous appareillons pour retrouver le fjord Aisen où nous pouvons contempler toutes ces chutes d’eau qui dégringolent le long des parois abruptes. Signe probable du réchauffement des climats, car les neiges éternelles font place aux goulets rocailleux tout au long du fjord qui nous ramène vers le pacifique.
Dans les deux prochains jours, nous naviguerons dans le Pacifique, mais aussi dans ces fjords et canaux aux noms aussi évocateurs que le canal Darwin, le canal Five, le Canal Conception, le détroit de Nelson pour enfin entrer dans le canal de Magellan en direction de Punta Arenas. La température aussi va commencer à descendre sérieusement. Nous sommes loin des 27 et 30 degrés de notre départ avec une température qui oscille entre 12 et 14 degrés. Ce qui n’est pas encore épouvantable si l’on considère qu’au Québec il fait moins 15 degrés. Mais les sandales et les culottes courtes ont repris la direction des tiroirs pour faire place aux vêtements plus appropriés, car en plus de la température c’est le vent qui est très présent en mer et qui s’assure que tu sois suffisamment habillé.
Ce soir et les prochains jours seront des journées que plusieurs des passagers vont trouver difficiles. La mer fait le gros dos et des vagues proches de 4 mètres font tanguer le bateau suffisamment pour que tous les ponts extérieurs soient totalement interdits aux passagers. Le canal d’informations en circuit fermé nous renseigne toute la journée de notre position et nous donne les conditions climatiques que nous rencontrons et que nous allons rencontrer dans les prochaines 24 heures. Loulette et moi ne serons jamais dérangées par ce tangage qui lorsqu’on circule dans les coursives nous donne l’impression d’avoir pris un verre de trop et de ne pas être capables de marcher droit. Si nous nous avons eu bien du plaisir de cet état de fait plusieurs n’ont pas vraiment aimé et le mal de mer a dû faire des malheureux.
Si pour nous, la mer n’est pas si mauvaise, lorsque nous sommes dans le pacifique, c’est le vent qui est le plus impressionnant. Le bruit est si fort que nuit et jour vous l’entendez se plaindre. Je sais maintenant que ce les marins appellent les 40e rugissants et les 50e hurlants que nous traverserons plus tard en allant vers Ushuïa. Ces noms sont donnés aux parallèles à cause des vents qui y habitent : les plus violents connus sur terre et situés entre les 40° et 50° ou les 50° et les 60° de latitude sud. Leur nom évoque la force et le bruit impressionnant qu'ils peuvent dégager sur l'océan et leur puissance est dû à la quasi-absence de terres susceptibles de l'atténuer. La proximité de l'océan glacial Antarctique est à l'origine de tempêtes dévastatrices. 90% de la glace de la planète se trouve en Antarctique. La différence de température entre la glace et les eaux de l'océan génère un mouvement d'air qui se déplace autour de l'Antarctique et qui crée à son tour une succession de dépressions. Combinées aux vents d'ouest, elles forment les conditions diluviennes des 40e rugissants et des 50e hurlants tant redoutés par les marins qui s'aventurent sur les eaux de l'océan Austral.
Durant ces journées de navigation, j’ai passé des heures à admirer les oiseaux marins. Bien que je ne sois pas une fanatique des oiseaux, je dois reconnaître que les albatros sont une source d’admiration pour moi. Il m’inspire un sentiment de liberté totale. De plus se sont des as du vol plané et sont très difficiles à photographier.
L'albatros est un oiseau qui ne vit qu'en mer, il ne se pose à terre que pour pondre et couver son poussin. Cet oiseau de mer profite des vents, pour planer sans avoir à bouger ses ailes. S’il doit se poser, il se pose en mer. Il se nourrit de calmar et autres poissons qu'ils trouvent sur leur passage.
L'albatros à sourcils noirs a une taille supérieure à celle du fou de Bassan. Il est l'espèce la plus observée. Il a une queue courte, des ailes longues, noires et étroites de plus de 3 mètres d'envergure. Le reste de son corps est blanc, son bec est crochu et il a un masque noir autour des yeux qui donne l'effet de sourcils. Cependant, les jeunes ont un plumage foncé jusqu’à leur maturité. Son vol est silencieux et il a une glande spéciale qui lui permet le dessalage de l'eau de mer, ainsi il peut en boire à volonté.
Les adultes vivent plusieurs dizaines d'années. Les couples sont généralement fidèles pour la vie. C'est en décembre que la femelle pond un œuf unique et que chacun à leur tour, mâle et femelle couvent. L'incubation dure 80 jours et les parents se remplacent au nid toutes les 1 ou 3 semaines. Les parents nourrissent et maternent leur bébé pendant 9 mois. Alors les petits s'envolent et vont errer sur la mer pendant 6 ans pour enfin revenir se reproduire à leur tour.
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