Les voyages forment la jeunesse... Le bon temps c'est quand on est vivant...

Ce sont ces deux adages qui ont influencé notre déscision de planifier ces voyages. En ce qui me concerne, il y a longtemps que je voyage, un peu dans la réalité et beaucoup dans ma tête. Peu importe la destination, je suis toujours partante. Pour ce qui est de mon chummy, c'est un peu différent mais il n'a pas été trop difficile à envouter. Où, quand, comment, trois questions qui se sont alors imposées et qui demandaient des propositions et des choix. Après de multiples réflexions, ensemble et individuellement, nous avons arrêté notre choix, pour le premier voyage sur l'Ouest nord-américain et l'ouest du Canada. Et voilà l'aventure venait de commencer. Mais où s'arrêtera-t-elle???



jeudi 16 avril 2009

Santiago et Valparaiso

Après avoir rejoint Montréal et avoir passé la soirée en compagnie de mes parents, c’est le 13 mars 2009 avec une température de moins 24 degrés Celsius que nous prenions l’avion pour une aventure de 3 semaines en Amérique du sud.

Tel que recommandé, nous étions à l’aéroport Pierre Eliott Trudeau largement en avance. Mais peu importe puisque nous étions prêtes. C’est finalement avec 45 minutes de retard que nous avons quitté Montréal. Un problème mécanique a causé ce retard, mais c’est rassurant de savoir que les mécaniciens prennent le temps d’inspecter les avions avant de décoller.

Nous voici donc assises dans avion de American AirLine en partance pour Miami pour un vol de 4 heures puis nous avons fait une escale de 4 heures à l’aéroport de Miami avant de reprendre un autre vol de American AirLine en direction de Santiago du Chili. Le second vol étant un vol de nuit d’une durée de 10 heures. C’est donc à 6h30, heure locale, le 14 avril que nous sommes arrivées au Chili. Le décalage horaire n’est pas vraiment important étant donné qu’il n’y avait qu’une heure de différence entre le Québec et le Chili. C’est un matin brumeux, on n’a vraiment pas beaucoup dormi depuis les 24 dernières heures et nous arrivons à la douane. C’est là que le Chili nous a donné un premier coup au cœur.

Avant de partir, j’avais bien lu qu’il y avait une taxe d’entrée au Chili et en Argentine, mais nulle part il n’était mentionné de montant et je m’étais fait une idée relative en budgétant entre 40 et 60 $ par personne. Et bien, un fonctionnaire chilien, tout a fait mal aimable (C’était le seul de cette espèce que nous allions rencontrer là-bas) qui ne veut pas parler anglais et encore bien moins français qui nous reçoit et qui veut des « Dollaressss ». Dans mon esprit embrumé, je finis par comprendre que c’est la fameuse taxe d’entrée qu’il veut que je lui paie. Mais c’est quand je comprends que c’est un montant de 132 us$ par personne que j’ai un coup de cœur. Il semble que cette taxe est valide pour les 10 prochaines années… Le problème c’est que je ne suis pas certaine que nous allons retourner au Chili dans les 10 prochaines années, mais bon……Notre budget prévu pour Santiago venait d’en prendre un sacré coup…

Puis après avoir rejoint par la navette aéroportuaire l’hôtel Vegas de Santiago, une bonne douche et un petit dodo de quelques heures nous a permis d’être prêtes à découvrir la capitale qu’est Santiago. Notre hôtel qui bien que très propre et confortable, a des allures d’hôtel colonial espagnol des années 50, mais il est située très central et dans une zone piétonnière.


Il fait très beau, 27 degrés Celsius au thermomètre, nous sommes ici à la fin de l’été, hémisphère sud oblige. Le Chili est un pays d’une superficie de 756 950 km2 qui s’étire tout en longueur entre le pacifique et les Andes. La population chilienne est d’environ 16 millions habitants dont environ 5 millions vivent à Santiago. La monnaie est le peso chilien et la langue parlée est l’espagnol. Le pays est dirigé par une femme. Michelle Bachelet qui est présidente de la République du Chili jusqu’en 2010. Elle est très appréciée par la population qui la soutien à 70 %. Les mandats des présidents chiliens ne durent que 4 ans et ne sont pas renouvelables. Il ne faut pas oublier que les chiliens ont goûté à la dictature du Général Pinochet pendant de nombreuses années et que la plupart en ont encore un goût très amer et ne se cachent pas pour le dire.

Nous décidons de prendre un tour de ville, histoire d’avoir une idée générale de la ville et de ses attractions. Et nous voilà parties pour un tour d’environ 4 heures, en compagnie d’un guide très sympa et qui, de surcroît, connaît très bien sa ville et son pays, à notre grand plaisir. Santiago est tout à fait splendide, propre, gracieusement aménagée de dizaines de parcs, a de superbes édifices et a une riche histoire. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’assister à une petite reconstitution théâtrale historique de l’arrivée des conquistadors à Santiago.

Même les plus anciens quartiers de la ville sont magnifiques. Nous nous retrouvons sur la Place d’Armes. La première place officielle de Santiago qui avec ses édifices hétéroclites modernes et anciens nous charme totalement. La Cathédrale de Santiago, du 16e siècle se mire dans un édifice ultra moderne du 21e siècle. L’effet est assez saisissant, mais pas du tout choquant. Voir ces deux édifices s’admirer permet de réaliser le temps qui passe et que l’homme laisse sa marque au travers des temps. Assez impressionnant!!!

Toujours sur la Pace d’Armes, la mairie de Santiago d’un blanc crème fait face à la couleur sable de la cathédrale, des gens par dizaines qui déambulent sur la place devant le buste de Pedro Valdivia, fondateur de Santiago en 1541. Et dans le pavé uni qui recouvre toute la place, on peut admirer le premier plan d’urbanisation et d’aménagement de la ville de Santiago, en cuivre, qui a été fait en 1712. L’ambiance effervescente de cet endroit est assez magique.

Après avoir visité la Cathédrale et ses autels en argent massif, nous sommes passées devant le palais présidentiel de La Moneda. Un superbe édifice où la présidente Michelle Bachelet reçoit les visites officielles et autres membres des délégations internationales. Cet édifice était l’ancien palais présidentiel où le Général Pinochet avait pris le pouvoir, mais aussi l’a perdu. Lors de la chute du Général Pinochet, le palais présidentiel avait été lourdement endommagé par la frappe aérienne et il fallut 8 années de rénovation pour lui redonner son allure présidentielle.

Puis nous nous sommes rendues à une fabrique de bijoux et d’objets fait avec des lapis lazulites. Cette pierre semi-précieuse, d’un bleu profond se retrouve beaucoup au chili qui avec l'Afghanistan sont les 2 plus gros producteurs de ces pierres. Cependant, le Chili produit des pierres d’un bleu moins foncé que celles produites en l’Afghanistan. Les objets et bijoux sont nombreux, variés et de toutes beautés dans cette fabrique. Une belle richesse du Chili.

Après cette visite, notre tour de ville s’achevait. Nous étions ravies et enchantées par ce que nous avions découvert et nous retournions vers notre hôtel. Notre chauffeur d’autobus qui était une femme, très gentille et toute menue, s’est permis avec un autobus de 45 passagers de faire un « U-turn » dans une artère passante en pleine heure de pointe. Tout en douceur, sans un coup de klaxon, ni le moindre accrochage…. Nous étions assez impressionnées de voir ce petit bout de femme, sourire aux lèvres, manier cet autobus imposant, tout en douceur et en agilité au milieu de cette circulation.

Après un petit souper dans un resto de la zone piétonnière proche de l’hôtel nous avons sommes tombées dans les bras de Morphée jusqu'au lendemain.

Le lendemain, c’est sous un soleil radieux que nous nous sommes réveillés. Le thermomètre semblait vouloir conserver sa température estivale et après avoir récupéré nos heures de sommeil en retard nous étions prêtes pour entreprendre le trajet vers Valparaiso.

C’est à la gare des autobus Turbus qui est la plus vielle compagnie d’autobus du Chili que nous avons pris un autobus pour nous rendre à Valparaiso qui depuis plusieurs années fait partie des villes que je rêvais de visiter au son de la musique de Gilberto Gil. Le trajet d’environ 130 km s’est fait dans un autobus tout à fait confortable sur des routes payantes, mais tout à fait bien entretenues et qui une fois de plus dépassent de loin allégrement l’état médiocre de nos routes québécoises. Dans tous les autobus, une porte sépare le chauffeur des voyageurs et une bande électronique, nous informe tout le long du voyage, du nom du chauffeur, de la vitesse à laquelle on roule et le l’endroit où l’on se trouve. Le paysage est superbe. Nous traversons une partie de la région des vignobles chiliens à flanc de collines et aussi des vergers. La végétation dans les montagnes semble assez aride. Les acacias et les eucalyptus dont le chili est un des plus gros importateur mondial, recouvrent les montagnes.

Nous arrivons à Valparaiso en pleine journée de marché. Très colorées, toutes les étales sont simplement exposées par terre sur les trottoirs sur une toile. Et là vous pouvez trouver tout ce que vous voulez, des fruits et légumes, aux chaussures, en passant par des rideaux de douche ou des fleurs. Un ensemble bigarré et cosmopolite.

C’est à la gare d’autobus que nous avons trouvé un tour de ville de Valparaiso qui malheureusement ne s’avérera pas la meilleure affaire que nous ferons, mais nous en reparlerons plus tard.

Puis nous nous rendons à notre hôtel. La configuration urbaine de Valparaiso est déterminée par la topographie de la baie, dominée par 44 collines formant un amphithéâtre naturel donnant sur l'océan Pacifique. L’hôtel Brigthon domine la baie. Une ancienne maison de style victorien d’un orange acidulé et une superbe terrasse surplombant la baie de Valparaiso s’offre à nous à notre arrivée. De l’extérieure tout se présentait bien, mais de l’intérieur nous avons eu une autre chanson. Tout d'abord, nous nous sommes retrouvées dans une minuscule chambre sous le toit donc mansardée où on ne pouvait pas se tenir droite pas de ventilateur ou d’air conditionné une chaleur au alentour de 25 degrés Celsius. Une salle de bain qui devait être privée, mais qui en réalité se trouvait sur le palier, mais je devrais plutôt dire dans la cage d’escalier et qui était partagée.
Avec un certain mécontentement et une résignation, en nous disant que ce n’est que pour une nuit et que demain nous serons sur un bateau de croisière de luxe, nous partons pour le tour guidée de Valparaiso. En réalité, nous avons rejoint un groupe de 7 touristes qui avaient déjà débuté le tour. Ce qui fait que nous avons plus ou moins raté la visite de Valparaiso bien que notre guide qui parlait français et avait un nom inconcevable pour moi soit « Amilcar » et que je passerais la fin du voyage à appeler « Chose », nous assura que l’on reviendrait faire le tour de Valparaiso avec lui à la fin. Le tour ne fut vraiment pas une réussite. Cependant, nous avons pu avoir une idée générale de Valparaiso et de Vina del Mar qui est une station balnéaire juste à côté de Valpariaso où nous avons passé une heure dans un café sur une plage en attendant que le restant de la gang aient fini le repas qui était convenu dans le programme, mais que nous ne voulions pas. La plage de Vina del Mar est vraiment belle mais c’est le courant de Humboldt qui remonte de l’antarctique qui longe les côtes chiliennes, par conséquent, l’eau y est froide. La station balnéaire de Vina del Mar est assez jolie bien que très moderne et fait un certain contraste avec la ville de Valparaiso.
En effet, Valparaiso qui est la ville portuaire la plus importante du Chili est en déclin. En déclin d’activités portuaires depuis la construction du canal de Panama qui draine tous les navires qui autrefois s’arrêtaient à Valparaiso avant de franchir le Cap Horn pour arriver en Atlantique, mais aussi en déclin municipal, car malgré les beaux édifices de la ville, on remarque que les bâtiments ne sont pas entretenus. La première église que la ville, que nous n’avons pas pu visiter, est située dans un « barrio » (quartier) si mal famé que « chose » n’a jamais voulu arrêter son mini-bus. Mais nous avons quand même réussi à prendre une photo, mais c’est tout!!!.

Par contre, il y a à Valparaiso, un phénomène typique. La topographie de la ville étant étendue sur plusieurs collines qui plongent dans le pacifique, depuis la fin du XIX siècle, pour desservir les différents quartiers qui poussaient comme des champignons sur les hauteurs et pour éviter à leurs résidents d’incessants allers et retours sur d’interminables volées de marches, compagnies privées et municipalité entreprirent d’ouvrir des lignes de funiculaires. On en comptait une trentaine à la veille de la Première Guerre mondiale, dont 15 fonctionnent encore de nos jours. Souvent déficitaires et mal entretenus parfois victimes d’incendies, ils sont néanmoins indissociables de la ville et de son histoire. Poussez la porte, glissez les 500 pesos à la guichetière, franchissez le tourniquet et installez-vous en silence sur le banc de bois dur. Quelques instants plus tard, un « clong » sonore, signale le départ. Grinçant, cliquetant, couinant comme un chariot de mine, la nacelle s’élève tandis que le câble oscille et la tôle vibre. Moins d’une minute plus tard et 47 mètres plus haut, le vertige guette tandis que les immeubles laissent entrevoir leurs toits. Vous êtes à destination.

Nous avons aussi pu admirer dans le port de Valparaiso, mais pas la visiter, la magnifique goélette L’Esmeralda. C'est le voilier école de la marine chilienne. Il est le 6e navire chilien à porter ce nom et c'est actuellement le quatrième plus grand voilier du monde. Malheureusement, après le coup d'État du 11 septembre 1973 du général Pinochet, l'Esmeralda fut utilisée comme centre de détention et de torture. Mouillé dans le port de Valparaiso, le navire y reçut alors une centaine de personnes dont plusieurs disparurent. Les organisations des droits de l'homme ont permis que ces faits ne soient pas oubliés et ils organisent régulièrement des manifestations dans les ports où l'Esmeralda doit accoster, au grand désarroi des élèves officiers actuels qui subissent les conséquences de la réputation de ce navire.

Le tour de ville terminé, il était déjà 19h. J’ai oublié de vous dire que les latinos-americains vivent l’après-midi et le soir, que tout ou presque est fermé le matin. Les heures de repas sont totalement décalées évidemment. On lunch à 14 ou 15h et on ne soupe jamais avant 20 ou 21 h car les activités commerciales ne se terminent pas avant 19h.

Nous sommes retournées à notre hôtel après un bon souper accompagné de vin chilien que nous avons pris dans un petit restaurant dont la terrasse surplombait la baie de Valparaiso. Nous avons ainsi admirer le soleil se couché et les lumières de la ville s’allumaient dans la baie durant le repas. Ce fut un spectacle magnifique. Ce que nous ne savions pas à ce moment là, c’est que le spectacle qui nous empêcherait de fermer l’œil avant 5 heures du matin, était à venir. En effet, un spectacle de tango se déroulait sur la petite plaza en bas de l’hôtel. Nous avons trouvé ça charmant en supposant que le tout serait bientôt fini et que la musique s’achèverait avec la fin du spectacle. Eh bien non !! À peine le spectacle fut-il fini qu’une énergique musique latino se fit entendre directement à la terrasse de notre hôtel, sous nos fenêtres et ce jusqu’à 5 heures du matin. Et quand par hasard, un 5 minutes de silence se produisait, les meutes de chiens errants qu’il y a partout au chili, se mettaient à aboyer et à se battre dans les rues. Quelle folle nuit…..
Comme il n’y avait aucun rideau aux fenêtres donc les premiers rayons du soleil ont mis fin aux quelques heures de sommeil que nous avions eues. Au petit-déjeuner sur la terrasse, plusieurs clients étaient plus ou moins dans le même état que nous et les mauvais commentaires allés bon train. Nous étions prêtes à embarquer et retrouver un peu plus de confort.

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